Le
madras
À
l'origine, le madras venait des Indes. Il résultait du
tissage artisanal de fibres de bananier auxquelles sont
venus par la suite s'ajouter des fils de coton plus
solides. On distinguait le madras aux coloris vifs et
variés, tissé avec des fils retors (en provenance
d'Angleterre), et le mouchoir, tissé avec des fils plats
rouge, bleu foncé et rose. Le long de la lisière, le
madras et le mouchoir des Indes présentaient des petits
trous produits par les pointes qui tendent le tissu sur
le métier. La distance entre deux trous s'appelle un «
coujou ». Autrefois, on achetait la pièce de madras par
coujous. Le mouchoir coûtait deux fois moins cher que le
madras, mais, comme ses couleurs étaient plus ternes, il
fallut trouver un moyen de le rendre plus attrayant,
d'où le travail du «calandrage». Ce dernier consistait à
peindre toutes les parties roses avec un mélange de
gomme arabique et de jaune de chrome. Le résultat était
un imprimé éclatant.
La
coiffe
La
coiffe est essentielle à la tenue traditionnelle créole.
Les femmes en possèdent des «prêtes à poser». Déjà
travaillées, elle sont dites «chaudières» et se posent
sur les cheveux tirés en arrière et retenus. Elles sont
maintenues grâce à une petite barrette en or, l'épingle
tremblante, composée de trois fils d'or torsadés,
faisant ressort et se rejoignant à la base par un grain
d'or auquel est soudée une pointe. Autrefois, l'épingle
tremblante portée par les nourrices, comportait à son
extrémité un brin de cheveux ou une dent de lait de
l'enfant élevé. Le nombre de bouts de la coiffe varie
selon la situation sentimentale de celle qui la porte :
une pointe : «coeur à prendre», deux pointes : «déjà
pris», trois pointes : «femme mariée» ou femme mûre et
libre.